Santé mentale au Maroc : un chantier structurel engagé jusqu’en 2030

Santé mentale au Maroc : un chantier structurel engagé jusqu’en 2030

Une stratégie nationale de santé mentale est en cours d’élaboration, avec l’ambition de repenser en profondeur la prise en charge psychique dans toutes ses dimensions. Ce chantier s’inscrit dans une volonté de structurer durablement un secteur encore confronté à d’importantes fragilités.

Le cadre législatif fait actuellement l’objet d’une révision pour mieux encadrer les pratiques et harmoniser les protocoles thérapeutiques. Certains troubles, identifiés comme prioritaires, devraient faire l’objet de parcours de soins spécifiques. Ces efforts s’accompagnent d’un soutien aux professionnels, malgré une pénurie chronique de ressources humaines et une répartition territoriale déséquilibrée.

À ce jour, le pays compte un peu plus de 3.200 spécialistes en santé mentale, toutes catégories confondues. Parmi eux, environ 600 médecins exercent en psychiatrie, avec une majorité dans le secteur public. La pédopsychiatrie reste encore moins dotée, avec moins d’une centaine de praticiens recensés sur l’ensemble du territoire. Près de 1.700 infirmiers spécialisés renforcent les équipes au sein des structures publiques.

Pour étoffer les effectifs, plus de 120 postes ont été ouverts au recrutement sur les deux dernières années, dont une trentaine pour des psychiatres. Le reste concerne des postes d’infirmiers spécialisés. En parallèle, le nombre de places pédagogiques a été augmenté dans les instituts de formation aux professions infirmières, et des commissions régionales ont été mobilisées pour encadrer les stages pratiques.

Une convention-cadre signée récemment est en cours de déploiement afin de stimuler l’offre de formation et de renforcer la recherche scientifique. Cette dynamique s’inscrit dans un plan national multisectoriel visant l’horizon 2030.

Plusieurs axes structurants sont à l’étude ou en cours de déploiement : généralisation de services de santé mentale dans les hôpitaux publics, développement de consultations psychiatriques externes, création d’équipes mobiles pour la gestion des crises psychosociales, et consolidation des dispositifs de réhabilitation psychologique et sociale. Autant d’initiatives destinées à répondre à des besoins croissants dans un domaine longtemps relégué au second plan.

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