La sélection féminine marocaine de football s’est qualifiée pour la finale de la CAN, la deuxième de suite après celle de 2022, après sa victoire en demi-finale face à son homologue ghanéenne aux tirs au but mardi soir au stade olympique de Rabat. Elle sera opposée en finale samedi au Nigeria.
Elles ne sont plus qu’à une marche du titre tant espéré. Un sacre derrière lequel elles courent depuis longtemps. Après avoir laissé filer l’occasion en 2022 en perdant la finale sur le fil contre l’Afrique du Sud (1-2), la sélection nationale n’a pas l’intention de revivre le même scénario.
Pour en arriver là, la bande du technicien espagnol Jorge Vilda a bien sué, transpiré et mouillé un maillot qu’elle embrasse après chaque succès, témoignage d’un engouement fort et d’une volonté inébranlable de couronner les efforts consentis par un titre historique.
Cependant, il faut reconnaître que le dernier adversaire de l’équipe nationale n’était pas un simple client, mais un redoutable prétendant au titre qui a fait douter staff, joueuses et supporters. Le Ghana ne s’est pas rendu au Maroc pour faire de la figuration.
Le suspense s’est invité très tôt dans la soirée. Bien en place et porté par l’énergie de ses cadres, le Ghana prend l’avantage à la 26e minute. À la retombée d’un corner mal repoussé, Stella Nyamekye déclenche une frappe sèche dans une surface en désordre. Er-Rmichi est battue, les Black Queens exultent.
Une ouverture de score qui a fait baisser les décibels des supporters qui redoutaient le pire. Des craintes justifiées eu égard au jeu développé par les Ghanéennes et qui n’a laissé aucune chance aux Lionnes de l’Atlas pour se montrer dangereuses ou pour construire des attaques.
Le Maroc, qui n’a pas goûté à la défaite lors de cette CAN après un nul face à la Zambie (2-2), un festival offensif contre la RD Congo (4-2), une courte victoire contre le Sénégal (1-0) et un succès avec maîtrise face au Mali en quart (3-1), a souffert.
Dès l’entame de la partie, les Marocaines ont créé certaines occasions, notamment par le biais de Hanane Msoudi (5è) et un tir de Hanane Aït Lhaj, sans pour autant franchir véritablement le dernier rempart ghanéen.
Les Black Queens ne sont pas restées les bras croisés et ont tenté d’inquiéter Khadija Rmichi. D’abord, suite à un tir de Chantelle Boye-Hlorkah qui a contraint Rmichi à intervenir (10è) puis une tentative dangereuse de Stella Nyamekye (14è).
Les tentatives des Marocaines de recoller au score ont été infructueuses jusqu’à la fin de la première période.
Au retour des vestiaires, le sélectionneur national Jorge Vilda a procédé à plusieurs changements afin de dynamiser la ligne médiane avec l’entrée en jeu notamment de Najat Badri, qui a failli marquer à la 51è minute, si ce n’était la bonne intervention de la gardienne ghanéenne.
Les multiples occasions des Marocaines ont fini par porter leurs fruits à la 55è minute après l’égalisation signée Sakina Azraoui. Les cris de joie ont repris de plus belle. Après cette réalisation qui tombe à point nommé, les Lionnes de l’Atlas ont cru le but de la délivrance à portée de main et ont multiplié les assauts sur la défense ghanéenne, qui a cependant réussi à garder ses buts intacts.
Les Marocaines prennent le contrôle du ballon, mais le Ghana reste menaçant en contre. À la 77e, Princella Adubea s’échappe et oblige Er-Rmichi à sortir dans ses pieds. Puis Alice Kusi frôle le cadre à la 84e. Chaque équipe aurait pu plier l’affaire avant les prolongations. Mais ni Jraïdi ni Boaduwaa ne parviennent à concrétiser leurs dernières occasions.
Lors des prolongations, les changements opérés par Jorge Vilda ont été insuffisants pour changer la physionomie du match, malgré une nette domination marocaine.
La fatigue se fait nettement ressentir, accompagnée d’une série de blessures. Fatima Tagnaout, touchée, doit céder sa place, tout comme Adubea, prise de crampes. À la 100e, Evelyn Badu manque une occasion en or, sa tête fuyant le cadre à bout portant. Et dans un dernier éclair, Ouzraoui tente sa chance de loin, sans succès.
La séance des tirs au but a été, une nouvelle fois, l’occasion pour les Lionnes de l’Atlas de démontrer leur talent et leur sang-froid. Hanane Aït El Haj, Ibtissam Jraïdi, Kenza Chapelle et Anissa Lahmari transforment leurs tentatives avec autorité. En face, le Ghana vacille : Evelyn Badu tire à côté, Comfort Yeboah bute sur Er-Rmichi. La sentence est tombée.
À l’issue de la rencontre, c’est une communion totale entre les joueuses et le public. Jorge Vilda, arrivé discrètement après la Coupe du monde, vient d’offrir au Maroc sa deuxième finale de CAN de rang.
La finale entre le Maroc et le Nigeria, qui a éliminé plus tôt dans la journée l’Afrique du Sud (2-1), aura lieu samedi prochain (21h00) au stade olympique de Rabat. Le match pour la troisième place entre l’Afrique du Sud et le Ghana sera disputé la veille.
Ce Maroc-Nigeria en finale, c’est un classique moderne. Les Super Falcons, dominatrices du continent depuis des décennies, feront face à une équipe en quête de sa toute première couronne. En 2022, c’était l’Afrique du Sud qui avait brisé le rêve marocain. Cette fois, à domicile encore, le Maroc a l’occasion d’écrire sa propre histoire.