Dans les dédales du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), un mot revient en boucle : urgence. Urgence climatique, urgence alimentaire, urgence hydrique. Et dans ce contexte de tension planétaire, OCP, géant mondial des phosphates, affiche une vision claire : transformer durablement l’agriculture pour relever ces défis, tout en soutenant ceux qui la font vivre chaque jour.
Premier chantier, la santé des sols. En misant sur une fertilisation raisonnée et scientifique – les fameux 4R (bonne source, bonne dose, bon moment, bon endroit) – OCP propose des engrais sur mesure, comme le TSP (Triple Super Phosphate), enrichi en calcium et hautement soluble, produit par OCP Nutricrops. Une déclinaison verte, le Green TSP, s’inscrit même dans un objectif de décarbonation de la chaîne de production.
En parallèle, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le centre INNOVX développent des solutions de pointe : nano-fertilisants, biofertilisants microbiens, ou encore technologies de cartographie des sols. Résultat : 52 millions d’hectares analysés et 3 500 formules d’engrais personnalisées déjà disponibles.
Deuxième grand levier : l’eau. Dans un Maroc confronté à une sécheresse structurelle, OCP Green Water, filiale du Groupe, apporte une réponse innovante. Grâce au dessalement de l’eau de mer et au traitement des eaux usées, l’ensemble des sites industriels du Groupe est aujourd’hui alimenté sans aucune goutte d’eau douce.
Mais l’ambition va plus loin : OCP alimente déjà plusieurs villes (Safi, El Jadida, Casablanca Sud) en eau potable et vise, dès 2025, Marrakech, Khouribga, Benguerir et Youssoufia. Objectif : atteindre l’autonomie en eau de ces territoires avec des ressources durables.
Côté agriculture, l’eau dessalée devient aussi un moteur de résilience. Avec UM6P et ses partenaires, OCP développe des modèles d’irrigation intelligents, intégrant capteurs, météo, fertil-irrigation, et gestion optimisée via l’IoT.
Troisième pilier de la stratégie OCP : le carbone. Avec le programme Tourba, pionnier du « Carbon Farming » au Maroc, plus de 2 000 agriculteurs pratiquent déjà une agriculture de conservation (semis direct, rotation culturale, diversification). L’objectif : couvrir 6 millions d’hectares en Afrique et Amérique du Sud d’ici 2030, pour séquestrer 7 millions de tonnes de CO₂ par an.
Ici, le sol devient une solution climatique. Grâce aux technologies de spectroscopie développées par l’UM6P, OCP affine ses pratiques et transforme les terres agricoles en puits de carbone… tout en créant une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs via les crédits carbone.
Mais chez OCP, la transition agricole ne se limite pas à la technologie. Elle est avant tout humaine. À travers son programme Al Moutmir, 120 ingénieurs sillonnent 43 provinces pour accompagner plus de 50 000 agriculteurs – dont une part croissante de femmes et de jeunes – vers des pratiques durables, rentables et adaptées à leurs réalités.
Avec des dispositifs comme ElleMoutmir, MyCOOP ou Farmer-to-Farmer, le Groupe soutient l’autonomie rurale, la structuration des coopératives, et la diffusion des technologies agricoles. En 2024, la Fondation OCP a touché plus de 89 000 bénéficiaires, et plus de 1 000 startups ont été accompagnées par l’UM6P dans les secteurs agriTech et agriFood.
À Mzinda et Meskala, le programme SP2M incarne la nouvelle vision industrielle d’OCP : des plateformes de production bas carbone, intégrées aux territoires, générant plus de 20 000 emplois directs. En parallèle, les programmes MAVA et BADEE, portés par INNOVX, soutiennent une agriculture africaine souveraine et entrepreneuriale, avec 800 millions de dollars mobilisés à l’horizon 2030.
Enfin, à travers OCP Africa, le Groupe accompagne déjà plus d’un million de petits agriculteurs dans cinq pays subsahariens via les programmes Agribooster ou OCP School Lab. Un engagement continental pour une agriculture plus inclusive, plus résiliente, et profondément humaine.