Marché des carburants : que révèle le rapport 2024 du Conseil de la concurrence ?

Marché des carburants : que révèle le rapport 2024 du Conseil de la concurrence ?

Le Conseil de la concurrence dresse, dans son dernier rapport trimestriel, un état des lieux détaillé de l’évolution du marché des carburants en 2024, marquée par une amélioration notable des performances financières des principaux opérateurs. Ce document, consacré aux neuf sociétés signataires d’accords transactionnels avec l’institution, met en lumière une reprise progressive après deux années sous pression.

Le redressement s’observe d’abord au niveau des importations. Les volumes ont progressé de 11,6 %, atteignant 65.000 centaines de tonnes, tandis que la facture globale s’est allégée de 1,8 %, à 51,8 milliards de dirhams. Une baisse imputable au recul des prix internationaux, avec un litre de gasoil importé à 6,67 dirhams en moyenne, contre 7,6 en 2023. L’essence a suivi la même trajectoire, passant de 7,25 à 6,5 dirhams le litre.

Cette dynamique favorable n’a toutefois pas empêché une érosion des parts de marché des neuf opérateurs suivis par le Conseil. Leur poids dans les importations totales est tombé de 89 % à 84 %, au bénéfice de nouveaux entrants comme BGN Energy Maroc ou BB Energy. Le marché se diversifie, et la concurrence s’intensifie.

Dans le secteur de la distribution, les volumes vendus ont crû de 3 % pour atteindre 7,3 milliards de litres. En revanche, le chiffre d’affaires a reculé de 3 %, à 77,3 milliards de dirhams. Les marges, elles, ont retrouvé de la vigueur. Le taux de marge nette a grimpé à 2,9 %, un niveau inédit depuis trois ans, après une chute à -0,5 % en 2023. La marge nette par litre atteint 43 centimes pour le gasoil et 61 centimes pour l’essence.

Ce rebond intervient dans un contexte d’investissement stable. Les montants engagés par les opérateurs sont restés proches de 1,3 milliard de dirhams par an sur la période 2018-2024. En parallèle, le résultat net moyen entre 2022 et 2024 (821 millions de dirhams) reste inférieur à celui observé entre 2018 et 2021 (1,81 milliard).

Les indicateurs globaux des sociétés, toutes activités confondues, affichent en 2024 une nette amélioration. Le retour sur capital employé s’élève à 30 %, le rendement des capitaux propres atteint 29 %, et le taux de rentabilité grimpe à 3,5 %, après deux années à peine positives. En revanche, le taux de distribution des dividendes chute à 41 %, son plus bas niveau sur six ans, certains acteurs ayant choisi de ne pas rémunérer leurs actionnaires.

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