Le mégaprojet d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Royaume-Uni, porté par la société Xlinks, vient de subir un revers décisif. Londres a décidé de ne pas lui accorder, pour l’instant, le contrat de soutien tarifaire attendu, mettant ainsi en suspens une initiative pourtant présentée comme stratégique.
Le ministère britannique chargé de la sécurité énergétique et du zéro émission nette a fait savoir, jeudi 26 juin, qu’aucune contractualisation n’était envisagée pour le moment. Une annonce sobre, relayée par Xlinks dans un communiqué empreint de déception.
L’entreprise dit ne pas comprendre ce revirement. Elle y voit une occasion manquée d’accélérer la transition énergétique britannique à moindre coût. Selon ses estimations, le projet aurait permis de réduire de 9 % les prix de gros de l’électricité dès la première année de fonctionnement, dans un contexte où les tarifs au Royaume-Uni figurent parmi les plus élevés d’Europe.
Xlinks insiste sur le fait que cette interconnexion ne nécessitait aucun investissement public initial. Elle soutenait en outre un prix d’achat de l’électricité jugé compétitif, tout en garantissant une capacité de production couvrant jusqu’à 8 % des besoins en électricité du pays.
Outre les bénéfices économiques — évalués à 20 milliards de livres sterling, dont 5 injectés dans les industries vertes locales — le projet promettait aussi un impact environnemental immédiat, avec une baisse estimée à 10 % des émissions de CO₂ du secteur électrique dès la première année.
Conçu pour relier les deux pays via un câble sous-marin de plus de 3 800 kilomètres, ce projet d’envergure devait acheminer l’énergie solaire et éolienne produite au Maroc jusqu’au sud de l’Angleterre. Il symbolisait une nouvelle approche de l’interconnexion énergétique, pensée à l’échelle continentale.
