Exportations : un nouveau mécanisme d’assurance-crédit dès le 1er juin

Exportations : un nouveau mécanisme d’assurance-crédit dès le 1er juin

À Casablanca, en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, et du Secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, les contours du dispositif d’assurance publique complémentaire à l’export ont été officiellement dévoilés. Un projet stratégique, pensé comme une réponse directe aux limites des couvertures assurantielles privées sur certains marchés jugés risqués mais à fort potentiel.

Doté d’un investissement initial de 100 millions de dirhams, ce mécanisme ambitionne de couvrir jusqu’à 7,5 milliards de dirhams d’exportations additionnelles par an, générant un effet de levier exceptionnel : chaque dirham investi pourrait ainsi se traduire par 75 dirhams d’export en plus.

Concrètement, ce nouveau levier repose sur un fonds public piloté par la Société Centrale de Réassurance (SCR), en charge de la gestion opérationnelle du dispositif. Il permettra une réassurance ciblée des risques commerciaux et politiques, tout en s’appuyant sur une logique de co-participation avec les assureurs-crédit disposant d’un agrément spécifique à l’export.

Le dispositif sera lancé dans un premier temps sur 15 pays africains jugés stratégiques, avec une couverture étendue aux acheteurs publics et privés. Son originalité réside notamment dans une tarification modulée selon le niveau de risque et les spécificités de chaque marché.

Pour Ryad Mezzour, cette initiative s’inscrit dans « la dynamique nationale en faveur de la promotion du commerce extérieur ». Le ministre y voit un véritable levier stratégique : « Il contribuera à l’expansion internationale des produits marocains tout en réduisant l’exposition aux risques, notamment dans les marchés émergents ».

Même son de cloche du côté d’Omar Hejira, pour qui ce projet est un maillon central de la feuille de route 2025-2027 en matière de commerce extérieur. « Il est conçu pour répondre concrètement aux besoins des exportateurs marocains, en particulier ceux qui visent de nouveaux débouchés au-delà de l’OCDE et de l’Union européenne », a-t-il souligné.

L’initiative fait suite à un benchmark international mené avec l’ASMEX, qui a mis en lumière une tendance marquée : les exportateurs marocains privilégient encore les zones à faible risque, notamment l’Europe et l’Amérique du Nord. En revanche, les marchés africains et moyen-orientaux, plus instables mais à fort potentiel, restent à la marge, faute d’outils de couverture adéquats.

Ce vide, le nouveau dispositif entend précisément le combler. Il offre une assurance de second recours, là où les assureurs privés s’abstiennent. Et dans un contexte d’accélération des ambitions africaines du Maroc, il pourrait bien faire la différence.

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