Le profil de l’emprunteur marocain évolue. En 2024, les fonctionnaires sont devenus la catégorie socioprofessionnelle la plus endettée du pays, selon les données publiées par Bank Al-Maghrib, l’ACAPS et l’AMMC dans leur rapport annuel sur la stabilité financière. Avec un taux moyen d’endettement de 62 %, cette population devance désormais les salariés, qui représentaient encore la majorité des dossiers de crédit un an plus tôt.
La part des salariés dans les crédits accordés a reculé de neuf points en un an, passant de 42 % à 33 %, tandis que celle des fonctionnaires est passée de 24 % à 28 %. Les retraités et professions libérales, eux, restent stables, à 19 % et 9 % respectivement.
L’endettement global des particuliers affiche un léger recul, avec un taux moyen de 34 %, contre 35 % en 2023. Cette donnée s’appuie sur plus de 439 000 dossiers de crédit recensés sur l’année.
En croisant les revenus et les taux d’endettement, l’analyse révèle que les emprunteurs disposant d’un revenu net mensuel supérieur à 10 000 dirhams captent 60 % du volume global des prêts tout en affichant un taux d’endettement relativement contenu à 31 %.
Le niveau d’endettement varie aussi selon l’âge. Les 50-60 ans présentent le taux le plus élevé, à 39 %, devant les plus jeunes et les seniors. Les emprunteurs de 30 à 40 ans représentent 26 % du total, ceux de plus de 60 ans 24 %.
Enfin, 32 % des particuliers remboursent des crédits représentant plus de 40 % de leurs revenus mensuels. Les deux tiers d’entre eux sont soit fonctionnaires, soit salariés, confirmant que ces deux catégories concentrent l’essentiel de la dette des ménages.