Entre janvier et juillet 2025, le Maroc a importé un peu moins de 5,85 millions de tonnes de céréales, soit un repli de 11 % par rapport à la même période l’an dernier. Derrière ce recul global, les données dévoilées par la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses dessinent un tableau plus nuancé, où chaque produit suit une trajectoire propre.
Le blé dur progresse nettement avec plus de 825 000 tonnes importées, en hausse de 24 %, soutenu par la demande de l’industrie de la semoule et des pâtes. Le maïs, essentiel à l’alimentation animale, suit la même tendance avec une hausse de 12 % et un volume qui dépasse les 1,7 million de tonnes. À l’inverse, le blé tendre, de loin le plus consommé au Maroc, recule de 16 % pour s’établir à 2,63 millions de tonnes. Quant à l’orge, sa chute atteint 58 %, un effondrement marqué par un contexte plus favorable dans les filières d’élevage et une gestion plus serrée des stocks.
Ce rééquilibrage dans les importations intervient alors que le Royaume poursuit sa stratégie de sécurisation de l’approvisionnement. L’offre mondiale demeure abondante, ce qui permet une gestion plus mesurée des achats, dans un souci de constitution de réserves stratégiques.
La dépendance du pays aux marchés internationaux reste toutefois forte, en particulier pour le blé tendre. Mais le recentrage vers le blé dur et le maïs illustre une adaptation fine aux besoins domestiques, qu’il s’agisse de consommation humaine ou d’alimentation du bétail.
Dans ce contexte, le programme de résilience soutenu par la Banque africaine de développement, lancé en 2021, continue de porter ses fruits. Il a obtenu la note maximale dans son évaluation finale, salué pour sa capacité à stabiliser les prix, protéger les exploitants et moderniser les filières. Avec une production nationale attendue en hausse de 41 % cette année, à 44 millions de quintaux, le pays semble engager une trajectoire de renforcement de son autonomie alimentaire.
