Le Maroc a renforcé sa stabilité financière en 2024

Le Maroc a renforcé sa stabilité financière en 2024

L’AMMC a publié, conjointement avec Bank Al-Maghrib et l’ACAPS, le douzième rapport annuel sur la stabilité financière au titre de l’année 2024. Ce document de référence dresse un état des lieux complet du système financier national et de son évolution dans un contexte de sortie progressive de crise.

Après deux années marquées par les tensions inflationnistes, l’exercice 2024 a été celui d’un retour progressif à l’équilibre pour l’économie marocaine. Bank Al-Maghrib a engagé un assouplissement graduel de sa politique monétaire à partir de juin, soutenant ainsi une reprise de l’activité. L’inflation a fortement ralenti, la croissance s’est raffermie à 3,8 %, et les taux d’intérêt ont fléchi, favorisant une amélioration des marchés.

Sur le plan structurel, les autorités ont poursuivi le renforcement du cadre réglementaire et prudentiel. Une circulaire conjointe sur les conglomérats financiers a été publiée début 2025, tandis que le dispositif de prêteur en dernier ressort de la Banque centrale a été précisé. Les réformes bancaires et assurantielles, notamment en matière de solvabilité et de couverture des risques, ont également avancé.

Les marchés financiers marocains ont bien résisté. La Bourse de Casablanca affiche une progression annuelle de 22 %, avec un retour de la liquidité et une baisse de la volatilité. Côté obligations, les émissions privées ont bondi, soutenues par un regain d’activité sur les placements privés. Les actifs des OPCVM et OPCI sont eux aussi en nette hausse, témoignant d’un regain de confiance des investisseurs.

Dans le secteur bancaire, les fondamentaux restent solides. Le ratio de solvabilité moyen s’élève à 16,2 % sur base sociale, avec une liquidité largement excédentaire (LCR à 182 %). Le crédit progresse modestement (+2,6 %), porté surtout par les ménages. Leurs encours atteignent 427 milliards de dirhams, soit 27 % du PIB, tandis que leur taux de défaut reste contenu autour de 10 %.

L’assurance conserve son dynamisme, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,1 %, porté à la fois par la branche vie et non-vie. Le résultat net comptable s’améliore à 4,4 milliards de dirhams, soutenu par de fortes plus-values liées à la performance des marchés. La marge de solvabilité s’en trouve renforcée.

En revanche, les régimes de retraite continuent d’afficher des déséquilibres structurels, malgré une amélioration ponctuelle grâce aux hausses salariales décidées dans le cadre du dialogue social. Une réforme d’ampleur, fondée sur deux pôles (public et privé), devient urgente.

Enfin, la création du « Morocco Fintech Center » et les avancées sur le projet de loi encadrant les crypto-actifs témoignent de la volonté des régulateurs de préparer l’écosystème financier à la transition numérique.

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