Emploi : le BTP recrute, l’agriculture licencie

Emploi : le BTP recrute, l’agriculture licencie

La sécheresse continue de marquer le marché de l’emploi. Selon les derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP), au deuxième trimestre 2025, le nombre total de postes progresse de justesse, avec un solde net de 5 000 emplois créés sur un an. Ce léger gain s’explique par une dynamique contrastée entre les villes, qui ont vu apparaître 113 000 nouveaux emplois, et les campagnes, où 107 000 postes ont disparu.

La recomposition du marché est nette : les emplois rémunérés progressent de 132 000 à l’échelle nationale, tandis que les postes non rémunérés reculent de 126 000. Le recul le plus marqué concerne l’agriculture, la forêt et la pêche, qui perdent à elles seules 108 000 postes. À l’inverse, les BTP recrutent massivement avec 74 000 créations nettes, devant les services (+35 000) et l’industrie (+2 000).

Le chômage reflue légèrement. Le nombre de chômeurs baisse de 38 000 personnes sur un an, pour s’établir à 1,595 million. Le taux national diminue de 0,3 point, à 12,8 %, avec des baisses enregistrées en zones rurales comme urbaines. Toutefois, la situation reste préoccupante pour certaines catégories : 35,8 % des jeunes de 15 à 24 ans sont sans emploi, tout comme 19 % des diplômés et près de 20 % des femmes.

Le sous-emploi, lui, repart à la hausse. Il touche désormais 1,147 million de personnes, contre 1,042 million un an plus tôt. En proportion, le taux national grimpe à 10,6 %, avec des hausses dans toutes les zones géographiques. Ce phénomène concerne à la fois ceux qui travaillent moins que souhaité et ceux dont l’emploi est mal adapté à leur formation ou insuffisamment rémunéré.

Les taux d’activité et d’emploi reculent légèrement. Moins de 43,4 % des personnes en âge de travailler sont actives, une baisse de 0,8 point sur un an. Le taux d’emploi, lui, passe à 37,9 %, tiré vers le bas par la chute observée en milieu rural. Le repli touche particulièrement les femmes, dont la participation au marché du travail reste largement inférieure à celle des hommes.

Enfin, la situation varie fortement selon les régions. Casablanca-Settat concentre plus d’un actif sur cinq, suivie par Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi. Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (25,7 %) et de l’Oriental (21,1 %), tandis que Drâa-Tafilalet, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima affichent les niveaux les plus bas.

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